Action culturelle

Ma place

Les médias s’y intéressent quand une voiture brûle, quand un réseau ou une barre tombe. Dans la sphère publique, on parle de rénovation et d’urbanisme. Mais du quotidien de la Cité, des gens qui s’aiment et se rencontrent, de celles qui organisent des voyages à la mer, des enfants qui grandissent entre les tours, des distributions alimentaires, des ados qui rêvent gros, des médiateurs qui temporisent, des artistes et des héros de tous les jours, on dit peu de choses.

Ici les habitants s’organisent, s’entraident, militent, distribuent paniers repas et coups de mains…  On ne se prend pas au sérieux mais dans les bras, souvent. Il y a de l’amour et des guerres de pouvoir, comme ailleurs, comme partout. Et de la solidarité, beaucoup.

Ce quartier, à la fois différent et familier, est d’une complexité que l’on ne saurait rendre que par petites touches, par visage. Le Franc-Moisin en a mille et on en exposera trente, parce qu’il faut bien commencer et s’arrêter quelque part.

Pendant un an, l’artiste dionysienne Sandra Reinflet a tenté de dresser le portrait mosaïque de la Cité. Elle a mené des ateliers d’écriture, recueilli la parole des habitants et composé avec eux des images qui les racontent autrement, exposées in situ dans des structures crées sur mesure par le cabinet d’architectes Bureau Pilote.

Les bâtisseuses

Elles s’appellent Renée Gailhoustet, Juliette Mathé, Brigitte Oyon, Fabienne Bulle, Nelly Breton, Iwona Buczkowka, Selma et Salwa Mikou, Laëtitia Antonini, Elizabeth de Portzamparc… et ont bâti des lieux emblématiques de Saint-Denis. Habitations, écoles, médiathèques, universités, elles ont posé les fondations d’une ville plus humaine, plus belle, plus ambitieuse, plus égalitaire… Or, en la matière, il reste beaucoup à faire. Les femmes sont toujours minoritaires dans l’espace public. De même que les femmes architectes ne représentent que 30% des professionnel.le.s du métier, la rue reste un espace viril que les filles peinent à s’approprier.

Les femmes architectes construisent la ville. Les lycéennes se construisent dans la ville. Quels ponts entre le bâti et les bâtisseuses ? Comment les femmes prennent-elles corps dans la rue ? Comment l’espace public les modèle-t-il et comment le transforment-elles en retour ?
Quinze élèves de seconde et première photo du lycée Suger on cherché à répondre à ces questions avec moi, dans des images qui alternent mise en scène des corps dans l’espace et éléments d’architecture intime pour détourner les clichés et proposer un guide de survie en milieu urbain. Elles seront exposées autour de la Basilique de Saint-Denis, en partenariat avec la Ville et l’Université Paris 8, dans le cadre des journées du matrimoine 2021.

Des racines

Ils s’appellent Léa, Amos, Yéli, Mélanie, Aboubacar et Mohammed et ont été placés à Houlgate par l’Aide Sociale à l’Enfance. Qu’ils vivent en Normandie depuis deux mois ou cinq ans, ces adolescents ont trouvé refuge ici, dans le lieu de vie familial où ils tentent de cicatriser ensemble. C’est ce présent et la place qu’ils occupent dans ce nouveau paysage que la photographe Sandra Reinflet a cherché à traduire en image avec eux. Comment réaliser un portrait métaphorique de soi pour dire les racines que l’on bouture et celles qui ne repoussent pas ? Ces jeunes ont tous mille vies trop vieilles pour eux, laissées derrière ou pas loin, et cherchent par la photographie à se voir autrement. À voir devant.

Résidence réalisée au Lieu de vie CPCV d’Houlgate en partenariat avec le festival Les femmes s’exposent 2020.

Nos empreintes

Animation d’un atelier de trente heures à la Maison d’Arrêt des Femmes de Fleury Merogis, en partenariat avec l’association Lire c’est vivre.

Travail sur le thème du corps et de l’histoire qu’il porte. Publication d’un livret collectif en janvier 2020.

D’abord silhouettes lointaines et anonymes, elles ont décrit les cheveux qu’elles ont teints, rasés ou coupés en quatre, les ventres qui se sont contractés pour encaisser les coups, les poings qui les ont donnés. Mais aussi les traits dont on a hérité, ceux que l’on a transmis, les formes qu’on a aimées, détestées, celles qui ont changé au fil des années. Les jambes qui ont permis de fuir ou d’;atteindre, les seins qui ont nourri, les tatouages et les cicatrices qui rappellent la vie d’avant comme des mémentos dont on ne se départ pas.

Ma place

Pourquoi vous sentez-vous bien au Franc-Moisin ? Quel moment fort avez-vous vécu ici ?
Quelle place occupez-vous dans ce paysage ?
Voici les questions que j’ai posées aux habitants de cette cité emblématique de Saint-Denis lors d’ateliers. Selon leurs réponses, nous avons imaginé des portraits mis en scène, pour esquisser l’histoire collective à partir de témoignages individuels. Une manière de mettre en lumière celles et ceux qui façonnent ce territoire dont la perception s’arrête souvent à tort à son architecture.
Au-delà des murs, nous avons tenté de montrer une autre facette du quartier, plus humaine, plus intime. D’une richesse sous-estimée par ceux qui ne font qu’y passer. Parce que pour entendre un cœur battre, il faut s’en approcher.

Ce projet a été mené en 2019 à l’initiative de l’Association Communautaire Santé Bien-Être qui porte le centre La Place Santé. Il a reçu le soutien financier de la Ville de Saint-Denis.

SEWA, une histoire de joie

Écriture et mise en scène d’un spectacle autour de l’art africain. Projet mêlant artistes professionnels (dont le danseur Yékini Camara, chorégraphe du projet et sa troupe Djiguiba) et amateurs de la région Grand-Est (enfants en situation de handicap, personnes âgées, usagers de centres sociaux et danseurs).

Représentation à guichet fermé le 7 décembre 2018 à l’Amphy de Yutz (700 personnes).

Crédit photo : Sony Aschnotz

Traits Portraits, à la racine.

Spectacle créé dans le cadre des Futurs de l’écrit, en partenariat avec les Bains-Douches de Lignières, Olivier Brunhes et 14 amateurs d’âges et de milieux divers, ayant tous en commun de partager un même territoire, le Berry. À travers des ateliers d’écriture et un travail de mise en scène mêlant texte, jeu, vidéo live et musique, nous avons cherché à croiser les portraits de ceux qui font cette région aujourd’hui délaissée.
Qu’ils y soient enracinés en chêne depuis des générations ou bouturés d’ailleurs, qu’ils aient six ans ou soixante dix, qu’ils soient passionnés ou désenchantés, ils façonnent les traits de leur paysage. Et inversement.

Par la création de portraits vidéos, écrits et dits sur scène, « Traits portraits, à la racine » propose une expérience collective autour de la notion de place. Le spectacle a été présenté en Juin 2017 à l’Abbaye de Noirlac.

(Photos Géraldine Aresteanu)

Par les Debouts

Texte et mise en scène créés avec le lycée agricole de Bourges et les Bains-Douches de Lignières autour du thème du corps et de ses transformations lors du passage à l’âge adulte. Travail pédagogique sur la langue, le non-verbal et la présence scénique, la cohésion nécessaire du groupe et l’individualité à y trouver.
Présentation d’un spectacle de 45 minutes aux Bains-Douches en mai 2017.

Mémoires urbaines

L’histoire d’une ville est souvent présentée à travers la grande Histoire, ses monuments, son architecture… Pourquoi ne pas recentrer la cité sur sa mémoire vive et vivante, sur ceux qui la font aujourd’hui et ensemble ?

Grâce des ateliers d’écriture menés avec des publics divers (retraités, lycéens, réfugiés, usagers d’associations…), nous tentons d’écrire une nouvelle géographie des villes, une cartographie des souvenirs individuels pour dessiner l’histoire collective. Chaque participant raconte un moment vécu dans un lieu précis, et est photographié mis en scène dans le décor de son récit.
L’exposition est ensuite présentée in situ, pour que les paysages intérieurs et extérieurs se confondent.

Le projet Saumur, de mémoire(s) a été réalisé en partenariat avec la Ville et inaugurée lors des journées du patrimoine 2016. L’exposition est visible dans les rues de Saumur jusqu’au 17 octobre.

Le projet Lignes de vies a été réalisée en 2014 à Thionville (57) en partenariat avec la Mairie, le Centre social de la côte des Roses et le lycée Hélène Boucher.

VoiE/X mauritaniennes

En partenariat avec l’Institut Français de Nouakchott, j’ai entamé avec les artistes mauritaniens un projet sur l’art en milieu contraint. Au cours de cinq ateliers d’écriture, j’ai fait écrire des musiciens, peintres, danseurs, sculpteurs ou conteurs sur la naissance de leur vocation. Je les ai ensuite photographiés au grand angle, dans le paysage qui les inspire et les contraint à la fois pour poser la question des limites : comment être artiste dans un pays où le désert occupe 90% de l’espace et où la charia trie les formes d’art entre celles qui sont haram (contraires à l’Islam) et celles qui ne le sont pas ?
Ce projet photos-textes est le premier d’une série en cours de développement (Papouasie Nouvelle Guinée, Iran, Turkménistan, Groenland, Haïti…).

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Fausse note (ateliers chanson)

Depuis janvier 2015 –  création de chansons tout terrain, dans des écoles, des entreprises, des centres sociaux. Mise en place de balades (en)chantées dans les lieux publics en partenariat avec les municipalités.
http://www.faussenote.com/

Ne parle pas aux inconnus (création théâtrale)

Ecriture d’une pièce pour le NEST (théâtre national de l’Est à Thionville), sur le thème de la jeunesse européenne. Mise en scène de Cécile Arthus, jouée par 17 élèves agés de 12 à 17 ans en mai 2015. Ecriture documentaire à partir d’interviews. Animation d’ateliers d’écriture avec les jeunes comédiens.

Autres interventions

Rencontres, lectures, concerts, animation d’ateliers d’écriture (textes et chansons) avec des enfants, des personnes en difficultés sociales… (Ateliers à l’Abbaye de la Prée avec des enfants et des adultes touchés par la maladie d’Alzheimer, rencontre-lecture à Handi Village au Mans, au salon de Châteauroux, à Paris…).

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